S'agissant de la consommation de soins, les statistiques montrent que nombre de migrants ne rencontrent jamais de médecin généraliste mais qu'ils sont néanmoins aussi nombreux à être en surconsommation, ce qui aboutit à une surconsommation globale alors que certains n'y ont jamais recours. Ce déséquilibre un peu paradoxal nécessiterait d'affiner les études en fonction du mode et du lieu de résidence. On compte en effet beaucoup d'immigrés âgés en milieu urbain mais ils sont également nombreux en milieu rural.
Parfois, cela a été dit, les femmes immigrées ne sortent pas de leur domicile. Lorsqu'elles sont atteintes de cancers, ils sont souvent découverts au stade quatre, ce qui doit nous interpeller. J'ose donc évoquer l'idée d'une mise en place, pour ces populations fragiles, d'une consultation annuelle obligatoire afin de réaliser un point sur leur état de santé et de limiter le nombre de cas aussi extrêmes.
Le diabète des populations maghrébines étant souvent d'origine génétique, elles constituent comme telles des populations à risque. Cette pathologie s'explique également par une mauvaise nutrition et un excès de consommation de féculents, lesquels sont moins onéreux que les viandes ou les poissons, ce qui favorise le développement d'une obésité. Cette maladie, de surcroît, est économiquement terrible et entraîne l'apparition d'autres pathologies, en particulier oculaires, lesquelles débouchent inexorablement sur la cécité. La prévention et l'éducation à la santé sont donc fondamentales mais ces populations sont difficiles à atteindre en raison d'une méconnaissance de notre langue et d'un impossible accès à l'information.
Depuis que nous avons commencé nos travaux, je me rends compte que nous avons de très nombreux dispositifs et un milieu associatif très riche mais que, parfois, le manque de coordination explique l'accès insuffisant des immigrés âgés aux soins.