M. Montagnon a précisé que 78 % des migrants sont couverts par le régime général, qu'un certain nombre d'entre eux l'est par la CMU et d'autres par la CMU-C, ces derniers disposant des ressources les plus faibles. Avez-vous des informations plus précises à ce propos ?
Parmi les immigrés âgés figurent ceux qui ont travaillé dans des régions industrielles comme, par exemple, à Grande-Synthe, chez Usinor ou, en Lorraine. En souriant, je dis parfois qu'elles ont droit à des « retraites chapeaux » car la couverture sociale de ces usines était alors extrêmement importante via leur système de mutuelle. En revanche, les salariés qui ont travaillé dans le domaine agricole n'étaient pas tous déclarés, certains étant par ailleurs hébergés et nourris, et l'on a constaté au moment de leur retraite, puisqu'ils ont décidé de rester dans notre pays, les dégâts que cela pouvait causer.
Vous avez évoqué la souffrance psychique et nous savons en effet que l'isolement est en partie responsable de maladies neurodégénératives. Or, il est extrêmement difficile, pour des personnes qui ont vécu très longtemps très isolées, de sortir de leur situation – d'où l'importance du rôle des animateurs et des médiateurs au sein des foyers. Par ailleurs, ces personnes ne parlent pas toujours bien la langue et ne savent pas toujours lire, ce qui rend très difficile leur compréhension du système et des documents de sécurité sociale.