Je m'associe bien sûr aux questions d'Alexis Bachelay. J'aurai quelques réflexions à ajouter et d'autres questions à poser.
Tout d'abord, la multiplicité des structures que vous représentez peut donner l'impression d'un maquis qui se serait constitué en fonction des besoins, au point que l'on pourrait se demander s'il ne conviendrait pas de rationaliser le système. Mais où en serait-on, si les uns et les autres n'avaient pas pris de telles initiatives ! Maintenant, comment faire mieux ?
Ensuite, Mme Doulfikar a été la seule à aborder la question de la législation sociale. J'espère que la mission contribuera à apporter, via l'Assemblée nationale, les réponses qui s'imposent et qui ont été éludées jusqu'à présent – pour des raisons inavouables, si je me réfère à l'audition récente de M. Jean-Louis Borloo par notre mission. Il faut en effet éviter qu'à l'occasion d'un voyage dans leur pays d'origine, certains immigrés âgés perdent le bénéfice des prestations sociales. À mon avis, ce n'est pas difficile à régler.
J'en viens à mes questions.
Vous avez évoqué les pathologies des travailleurs migrants. Je suppose qu'ils sont, comme les autres populations, affectés par la maladie d'Alzheimer. Que savez-vous à ce propos ?
Vous avez évoqué la situation des femmes, qui sont de plus en plus nombreuses à vous solliciter. Je pense que le phénomène va s'amplifier. Peut-on anticiper cette difficulté ?
Vous avez évoqué l'immigration datant des Trente Glorieuses et déploré la barrière de la langue. De fait, une partie de ceux qui sont venus travailler chez nous après la décolonisation n'ont pas appris le français – ce que nous pouvons considérer comme « notre » échec. La situation s'est-elle améliorée ? Les jeunes travailleurs immigrés d'aujourd'hui maîtrisent-ils davantage la langue française ?
Quel regard portent ces migrants sur la jeunesse d'aujourd'hui ? Étant élu d'une circonscription des 18e et 19e arrondissements de Paris, j'ai l'impression qu'ils sont très critiques à l'égard de leur descendance. Je me demande d'ailleurs pourquoi les enfants qui étaient restés au pays ne sont pas venus rejoindre leur père travaillant en France.
Quel regard portent-ils sur leurs propres parents ? Peuvent-ils devenir des relais intergénérationnels ? Ils ont une mémoire à transmettre. Ils peuvent contribuer à « dédiaboliser » le passé et à favoriser la réconciliation. Cela peut avoir de l'importance dans le contexte actuel. Au mois de décembre, j'ai accompagné le Président de la République en Algérie. On voit bien que cette question est essentielle pour l'avenir de notre région commune.