Il y a encore quatre ou cinq ans, les retraités fréquentaient nos centres parce qu'ils souhaitaient pouvoir enfin maîtriser la langue française pour mieux s'intégrer à la société et vaquer plus librement à leurs occupations. Malheureusement, les stages en leur direction ont disparu puisque la politique d'intégration des immigrés s'est, au cours des dernières années, essentiellement intéressée aux primo-arrivants. Il faut savoir que ces stages ont même été rémunérés durant une période. Depuis le démantèlement du Fonds d'action et de soutien pour l'intégration et la lutte contre les discriminations (FASILD) et la création de l'Agence nationale pour la cohésion sociale pour les travailleurs immigrés et leur famille (ACSé) et de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), les retraités n'ont plus droit à aucune formation. Après un véritable parcours du combattant, tout au plus peuvent-ils en bénéficier lorsque les municipalités agissent en ce domaine. Non seulement nos centres menaient – et pour certains mènent encore – des actions d'alphabétisation des retraités dans les foyers mais ils les aidaient également dans leurs démarches administratives – sécurité sociale, allocations familiales ou aide personnalisée au logement. Il peut même s'agir d'anciens combattants qui ne peuvent pas rentrer au pays parce qu'ils perdraient leurs droits.
Nos centres disposent de formateurs bénévoles qui, le soir, proposent des cours d'alphabétisation au sein des AEFTI ou des foyers. Auparavant, nous pouvions assurer la formation des sans-papiers. Malheureusement, personne ne peut plus venir nous voir sans être auparavant passés par des pôles de diagnostic où il est demandé aux immigrés de présenter leurs papiers. En l'absence de ceux-ci, ils n'ont droit à aucune formation, alors que seule la maîtrise de la langue française leur permettrait de s'intégrer. C'est pourquoi, comme nous sommes des militants, nous assurons des cours du soir qui ne sont financés ni par l'ACSé ni par l'OFII.