Même si depuis les années 1980, l'immigration a évolué dans notre pays, il reste en France 350 000 immigrés âgés de plus de soixante-cinq ans, qui sont arrivés entre les années 1950 et 1970 sans pouvoir bénéficier des dispositifs qui accompagnent aujourd'hui les primo-arrivants pour la simple raison que ces dispositifs n'existaient pas.
Quelle est la part des immigrés âgés qui ont été scolarisés dans leur pays d'origine ? Lorsqu'ils l'ont été, à quel âge ont-ils, en moyenne, quitté l'école ? En effet, ce n'est pas la même chose d'immigrer en maîtrisant la lecture et l'écriture dans la langue de son pays d'origine et d'immigrer en étant totalement analphabète, y compris dans sa langue maternelle.
Quel est le taux de réussite chez le public que vous accompagnez, compte tenu évidemment des évolutions réglementaires qui ont rendu plus difficile l'accès des immigrés âgés aux dispositifs que vous proposez ? Revenir sur ces évolutions pourrait du reste faire partie des préconisations de la mission. À quelles difficultés autres que les lenteurs cognitives propres à l'âge ces personnes se heurtent-elles?
La non-maîtrise de la langue française constitue un frein non seulement à l'accès aux droits, mais aussi à la réalisation des gestes les plus simples de la vie quotidienne. Ce frein est d'autant plus important que s'amplifie la dématérialisation des procédures administratives, laquelle oblige de passer de plus en plus souvent par internet. Comme vous l'avez parfaitement souligné, à la fracture linguistique s'ajoute la fracture numérique.
Pensez-vous que les immigrés âgés soient l'objet de discriminations en raison, notamment, de leur maîtrise imparfaite de la langue française ? Si oui, cette absence de maîtrise serait-elle une des sources principales de discrimination ?