Si je vous ai bien compris, les immigrés âgés ont encore besoin d'une formation continue, alors qu'ils sont à l'heure actuelle abandonnés à eux-mêmes.
L'objectif de la mission est d'être une force de propositions : il ressort de vos propos qu'il est d'autant plus nécessaire de remettre l'apprentissage au coeur des dispositifs prévus en direction de ces immigrés âgés que les exigences de la vie moderne les poussent vers internet et qu'ils sont souvent arrivés analphabètes en France. Il leur est donc impossible d'acquérir seuls les nouvelles technologies.
Madame Étienne et monsieur Abichou, vous avez évoqué la qualité de la formation dispensée par les bénévoles. Toutefois, le bénévolat n'interdit pas la labellisation des associations.
Vous avez également évoqué la question des papiers qui sont désormais exigés pour pouvoir participer aux formations. Certes, il est toujours possible de créer des associations ouvertes à tous – la semaine dernière nous nous sommes rendus dans les locaux d'une association, située dans le quartier Belleville à Paris, dispensant des cours de français à des personnes chinoises dont la plupart n'avaient pas de papiers. Le blocage administratif que vous avez évoqué est d'autant plus paradoxal que le public est demandeur. De plus, sans qu'on sache toujours bien pourquoi, la nationalité française est refusée à de très nombreux immigrés, aujourd'hui âgés, qui la demandent sans succès depuis de très nombreuses années, alors même qu'ils ont choisi de rester en France. Il arrive que les demandeurs d'asile, arrivés récemment dans notre pays, soient naturalisés dans des délais plus courts que les migrants âgés arrivés il y a plusieurs décennies.