Je partage les analyses des orateurs précédents.
Je suis venu en France au début des années 1970 pour travailler dans le bâtiment. Notre génération parle le français sans le maîtriser. Nos prédécesseurs arrivés dans les années 1960 étaient des analphabètes en provenance d'États qui venaient juste d'accéder à l'indépendance. De plus, le niveau de scolarisation était différent d'un pays d'origine à un autre : il était à l'époque plus élevé en Tunisie qu'au Maroc.
J'ai dirigé une AEFTI en Seine-Saint-Denis : j'ai eu affaire à des quadragénaires ou des quinquagénaires qui souhaitaient se former. Ils ont fort heureusement pu recourir au congé individuel de formation (CIF), même si l'accès à ce congé ne peut se faire avant un délai de trois ans. Ces formations sont nécessaires pour progresser sur le plan professionnel – je citerai l'exemple d'un camionneur malien qui a pu enfin, après sa formation, remplir sans plus aucune difficulté les formulaires de la douane.
Avant la création de l'ACSé, des communes finançaient des formations pour ceux qui vivent ou travaillent sur leur territoire. Désormais, ces communes se tournent vers la politique de la ville, pour laquelle la formation linguistique n'est plus la priorité. La sécurité est désormais la première préoccupation.