En effet, les villes comptent désormais sur l'ACSé. Je citerai l'exemple de la commune de Pantin, qui a assuré des cours durant quinze ans auprès d'un public composé essentiellement de femmes de quarante à cinquante ans. Cette formation linguistique était « leur passeport pour la vie », car elle leur assurait une pleine autonomie dans la vie de tous les jours. Elles n'avaient plus besoin de demander à leurs enfants de les aider dans leurs démarches ou de les accompagner chez le médecin. Je pourrais vous citer d'autres exemples. Il importe de ne pas confondre ce public avec celui des primo-arrivants, comme le font trop souvent les médias. Le décalage entre ces deux publics est réel. Il est malheureux qu'en raison du manque de moyens, les cours qui étaient dispensés à ces femmes ou à ces immigrés âgés ne puissent plus l'être.
Quant au racisme de l'administration, qui provoque parfois de l'énervement, il se traduit surtout par des demandes impossibles à satisfaire. Il est arrivé ainsi à l'administration d'exiger d'un étranger qui venait chercher un titre de séjour comme conjoint étranger d'un citoyen français, deux certificats prouvant que le couple possédait un logement commun et un compte bancaire commun, alors même que l'obtention de ces deux certificats nécessitent la possession préalable du titre de séjour !