L'Europe a décidé de libéraliser le marché de l'énergie. La conséquence, dans la plupart des pays, a été une augmentation du prix de l'électricité pour le consommateur. L'explication de la Commission européenne est que, comme le marché n'est pas totalement libéralisé, il existe des freins à l'établissement d'un prix de marché uniforme qui expliqueraient les distorsions actuelles ; il faut donc attendre encore quelques années pour voir les effets de la libéralisation.
Exeltium comprend deux étapes. Le premier consortium, mis en place en 2008, a permis à un groupe d'industriels « électro-intensifs » de souscrire à des tranches d'énergie à un prix qui, certes, n'a cessé d'augmenter – de 35 à plus de 40 euros le mégawatt-heure –, mais qui a l'avantage de la prévisibilité, ce qui est un atout important sur un marché fluctuant. Exeltium 2 semble effectivement être dans l'impasse. Toutefois, mon équipe n'étant pas chargée de suivre ces sujets – du ressort de la direction générale de l'énergie et du climat –, je ne peux pas vous en dire beaucoup plus.
Ce ne sont pas seulement les règles européennes qui sont en cause, mais aussi l'arbitrage réalisé entre le prix de vente au consommateur individuel (vous et moi) et le prix de vente au consommateur professionnel (par exemple l'industriel). En France, on a plutôt fait le choix d'un prix de l'électricité assez bon marché pour les particuliers. D'autres pays ont fait différemment : le Canada, par exemple, a mis en place un tarif spécifique pour les « électro-intensifs », lié à la production hydroélectrique. On peut effectivement se demander si la « rente » de l'hydroélectricité française doit profiter à l'ensemble des consommateurs ou s'il ne serait pas préférable de la concentrer sur quelques cibles stratégiques.