Il est faux de dire que la ruralité a été oubliée, voire sacrifiée, depuis plusieurs années, et il est dangereux de prétendre qu'elle bénéficiera dans un avenir prochain de moyens significativement accrus. Mon département, le Jura, bénéficie aujourd'hui de davantage de services qu'il y a dix ou vingt ans : il y a plus de crèches, de cantines, de haltes-garderies, de médiathèques, de logements pour les personnes âgées, d'agences postales communales. Le malaise vient plus de la nécessité d'être perpétuellement en mutation, alors que les ruraux devraient bien plutôt mettre leur fierté à se montrer les plus réactifs au changement.
Cela étant, en matière de justice, il conviendrait de développer les auditions foraines et, en matière scolaire, par un effort de prospective, de rechercher avec les élus, les parents d'élèves et les enseignants les moyens de définir une carte scolaire valable pour trois ou cinq ans – ce qui éviterait de voir fermer une école à peine rénovée ! Enfin, il faut admettre que, dans la gendarmerie, les communautés de brigades doivent, pour être efficaces, compter au moins 20 ou 22 gendarmes.
La Poste a réussi sa mutation dans le Jura, en développant les agences postales communales. Méditons cet exemple et montrons plus de dynamisme ! Il faut cesser de considérer que, parce que nous sommes en zone rurale, nous n'aurions plus d'avenir.