Parmi les principales causes de la disparition d'entreprises au cours de leurs cinq premières années d'existence, il faut bien sûr signaler l'insuffisance de l'accompagnement, mais aussi l'impossibilité de se constituer un fonds de roulement, ce qui entraîne des impayés de charges, interdit de réagir rapidement à un aléa du marché et fait basculer l'entreprise dans une spirale infernale. Or les aides publiques interviennent le plus souvent pour le financement d'investissements, mais rarement en faveur du fonds de roulement.
Il faut aussi évoquer le prélèvement des cotisations sociales en fonction des disponibilités de trésorerie. Trop souvent, la liquidation des dettes sociales se présente à un moment de faiblesse financière à court terme, ce qui provoque des difficultés qu'une prise en compte plus réaliste de la situation de l'entreprise permettrait de résoudre sans drame.
Enfin, je crois également à la vertu du partage des informations entre entreprises. Nous l'avons éprouvé dans le secteur agricole – qui, plus que tout autre, a réduit le nombre des entreprises en difficulté –, au travers de l'obligation d'études prévisionnelles assorties d'une validation, de la formation professionnelle et de la mutualisation des informations dans le cadre de groupements de développement. Les espaces de coworking pourraient apporter quelque chose de comparable au monde industriel et commercial. L'État n'a pas à se substituer aux entreprises, mais doit créer un cadre favorable à l'émergence des initiatives, notamment associatives, et à une meilleure collaboration avec les organismes consulaires. À cet égard, il serait souhaitable que les entreprises y trouvent des interlocuteurs économiques véritables plutôt que des techniciens ne parlant que du financement de leur institution.
Pour l'ensemble de ces questions, le présent rapport fournit une solide base de réflexion.