Intervention de Xavier Breton

Séance en hémicycle du 3 juin 2013 à 15h00
Refondation de l'école de la république — Article 3 a, amendements 283 341 379

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Breton :

Nous avions eu la sagesse, en première lecture, de ne pas ouvrir la boite de Pandore en entreprenant de définir les valeurs de la République.

Je voudrais rappeler ce que le ministre a dit au Sénat : « Enfin, cet article donne à l'école pour mission de transmettre aux élèves un noyau essentiel de valeurs fondamentales, à savoir le respect de la liberté de conscience, de l'égale dignité des êtres humains et, bien entendu, de la laïcité. Ces trois valeurs constituent une base à la reconnaissance des autres valeurs de la République ». C'est le choix personnel de M. Peillon, mais il n'est pas partagé sur tous ces bancs.

Pourquoi ces trois valeurs et pas d'autres ? Considérez-vous que les valeurs de la République s'épuisent dans ces trois valeurs ? Pourquoi s'en tenir à la liberté de conscience, à l'égale dignité des êtres humains et à la laïcité ? Bien sûr, ce sont des valeurs essentielles, mais ce ne sont pas les seules. Et avons-nous la même conception de la liberté de conscience ? Avons-nous la même conception de la laïcité ? Avons-nous la même conception de l'égale dignité des êtres humains ? Peut-être que non.

Les valeurs de la République, elles sont partagées ; en même temps nous les faisons vivre. Mais si vous les inscrivez dans la loi, vous risquez de les réduire, de les figer dans le texte, de les tuer alors qu'il faut les faire vivre ensemble. En première lecture, je crois, monsieur le rapporteur, que vous aviez compris le message. Pour une fois, les sénateurs n'ont pas eu la sagesse qu'on leur connaît et ils sont allés beaucoup trop loin dans la rédaction de l'article 3 A. Il faut seulement dire que le service public de l'éducation inculque les valeurs de la République, que nous partageons tous d'ailleurs. Vouloir en marquer certaines serait une grave erreur, surtout au vu du contexte actuel.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion