Bien entendu ! Le problème, quand on institue un Conseil des programmes ou un Conseil de l'évaluation, lequel comptera désormais cinq experts, c'est que chacun voudrait siéger à la place des experts pour rédiger les programmes ou pour conduire l'évaluation. Nous maintiendrons l'indépendance de ces instances. J'en ai d'ailleurs donné la garantie. La représentation nationale y sera présente, et c'est une première. Nous aurons beaucoup de choses à leur demander. Toutes les politiques éducatives, je le dis une fois pour toutes, doivent être strictement évaluées, c'est absolument nécessaire. On ne peut mener des politiques comme la scolarisation des moins de trois ans ou prendre des décisions aussi lourdes que la scolarisation obligatoire dès trois ans ou sa poursuite jusqu'à dix-huit ans sans avoir des instruments extrêmement précis, dont vous aurez à débattre, portant sur les expérimentations existantes, sur ce qui se fait ailleurs, sur ce qui se passe réellement dans notre pays.
Je suis donc totalement favorable aux évaluations. Nous essayons d'ailleurs, après des années marquées par l'absence d'évaluation fiable, puisque prescripteurs et évaluateurs étaient les mêmes personnes, de mettre en place une évaluation et une expertise indépendantes. Ce n'est pas simple. J'ai relu beaucoup de textes à ce propos et je rappelle que la garantie de l'indépendance, dans une République libérale au sens politique et noble du terme, ce n'est pas que ce soient toujours les responsables politiques qui conçoivent et évaluent les programmes. Il faut aussi savoir faire confiance, dès lors que les membres de la représentation nationale siégeront au sein de ces instances. Le ministre lui-même se retirera au profit d'autres personnalités, ce qui nous changera des pratiques que nous avons connues ces dernières années.