Toute personne ayant été témoin d'un accident de la circulation le sait : dans les premiers instants, on éprouve de la peur, de l'incertitude, on se pose de nombreuses questions. À cet égard, la proposition de notre collègue constitue une approche judicieuse.
Il y a quelques semaines, lors d'un entraînement de football dans la commune dont je suis maire, un joueur, victime d'un accident cardiaque, a été sauvé par un membre du club qui avait bénéficié d'une formation à l'utilisation d'un défibrillateur. Le préfet du département a jugé l'acte suffisamment rare pour justifier un hommage public. Il en est de même pour les « gestes qui sauvent » : alors que leur connaissance reste exceptionnelle, nous devons faire en sorte qu'elle devienne systématique, naturelle.
Dès lors que la route n'est pas apaisée, pour reprendre l'expression du rapporteur, tout conducteur doit être sensibilisé à ce qu'implique le fait de prendre la route, à tout ce qui engage sa responsabilité, parce qu'il peut être source de danger ou en être la victime.
Il convient de rappeler que le permis n'est pas un brevet de bonne conduite : c'est une autorisation de conduire. Or trop souvent, le titulaire estime qu'obtenir le permis équivaut à savoir conduire, au risque de se permettre n'importe quoi. Cela explique le nombre d'accidents impliquant les plus jeunes. Tout ce qui peut responsabiliser le futur conducteur doit donc être encouragé. Or le dispositif proposé va dans ce sens : rappeler à ce dernier qu'il conduit un engin certes de plus en plus sûr, grâce à la progression des technologies – et grâce aux normes… –, mais qui, s'il n'est pas maîtrisé, peut entraîner bien des drames. Il faut le répéter : l'accident, que l'on en soit responsable ou victime – voire les deux –, ne concerne pas que les autres.
C'est pourquoi nous devons unanimement soutenir cette proposition de loi.