Je vais prolonger le propos de notre collègue Deguilhem. Le sport, en soi, n'est pas porteur de toutes les vertus ; il est nécessaire d'agir pour que les principales valeurs du sport soient respectées. Il ne peut donc être, comme ça, décrété comme étant un acteur de l'apprentissage.
Une autre difficulté réside dans la rédaction de l'article 6 bis issue du Sénat. Elle crée une confusion, un véritable amalgame, entre, d'une part, l'éducation physique et sportive, qui est un enseignement relevant de l'éducation nationale, et, d'autre part, le sport scolaire, dont les qualités sont nombreuses, l'apprentissage et l'initiation à la pratique sportive dans le champ périscolaire, et la pratique en club, qui bénéficie d'un encadrement par des bénévoles dans le cadre des fédérations sportives. Toutes ces pratiques ont en commun le rapport qu'elles entretiennent au sport mais elles se distinguent par des critères tels que leur finalité ou leur encadrement : on ne peut donc les placer toutes dans un paquet-cadeau, où chacun pourrait jouer le rôle de l'autre, tantôt à l'école, tantôt dans le cadre périscolaire, tantôt au sein d'un club.
Cet article, dans sa rédaction issue du Sénat, demande aux mouvements sportifs associatifs de jouer un rôle dans le cadre périscolaire qu'ils n'ont pas à jouer. Dans le champ périscolaire, des éducateurs sont formés à l'initiation au sport, ce qui n'est pas nécessairement le cas dans le cadre d'autres pratiques.
Il faut donc absolument distinguer l'enseignement de l'éducation physique et sportive, qui applique un programme relevant de l'éducation nationale, dans le cadre du projet éducatif de l'établissement, et d'autres pratiques sportives qui relèvent de l'exercice du sport.