Je vais sans doute désobliger l'ancien ministre Fillon en reprenant votre argumentation… Parce que, tout de même, il fallait l'inventer ! « Les propositions du Conseil supérieur des programmes sont formulées dans le respect de la liberté pédagogique des enseignants », ce qui veut dire que les programmes se plient à la liberté. M. Fillon avait plus d'inspiration que vous : il faisait l'inverse, considérant que la liberté pédagogique de l'enseignant s'exerce dans le respect des programmes. Vous, vous proposez que les programmes soient formulés dans le respect de la liberté pédagogique. Fallait-il que vous ayez autant de bonnes intentions, autant de souci de l'exactitude, de la rigueur du débat pour nous le proposer, et même réclamer un scrutin public ?
Le débat dure depuis deux siècles, mais je pensais que, depuis 1830 et Guizot, vous aviez évolué : la liberté n'est pas seulement un droit, c'est un pouvoir. Pour exercer une liberté pédagogique, il faut qu'on vous en donne les moyens. Ce sont ceux qui ont supprimé la pédagogie dans la formation des enseignants qui viennent nous parler de liberté pédagogique. Bravo !