Intervention de Vincent Peillon

Séance en hémicycle du 3 juin 2013 à 21h30
Refondation de l'école de la république — Article 21, amendement 302

Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale :

En dehors de cet argument qui reste juste, on voit la difficulté d'avoir une culture de l'évaluation des politiques publiques, qui se fonde malheureusement – c'est obligatoire – sur une certaine compétence scientifique. Elle suppose des personnalités qualifiées, afin que chacun dans son domaine de responsabilités, à commencer par moi, ne se prenne pas nécessairement pour un statisticien ou un universitaire.

Le but du Conseil national d'évaluation est de réussir là où l'on avait échoué, de l'aveu même du président du Haut Conseil de l'éducation. La direction de l'évaluation et de la prospective elle-même avait été mise de côté parce qu'elle ne correspondait pas aux prescriptions politiques et pédagogiques du pouvoir. Elle pourra être mobilisée, avec des personnels indépendants, formés, et verser ses travaux auprès du CNE.

Vous évoquez les évaluations des élèves dans les classes et vous pensez sans doute à celles que j'ai pu suspendre. De l'avis de la communauté pédagogique internationale, elles étaient la risée de tout le monde, car depuis plusieurs décennies, les techniques d'évaluation ne se font pas sur l'universalité des élèves contrôlés par leurs propres maîtres, mais par des échantillonnages faits par des statisticiens. C'est ce que nous essayons de mettre en place et nous l'assumons.

On peut, devant chaque public, un jour les syndicats, un jour les collectivités locales, un jour les parlementaires, un jour l'exécutif, dire à tout un chacun qu'il a raison. « Très bien, les parents d'élèves, vous avez raison, écrivez les programmes ! »

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion