Quoi que vous nous disiez, il s'agit quand même de remettre en cause un dispositif qui permettait de commencer à expliquer aux jeunes qu'une autre voie que celle de l'enseignement général était possible, la voie de l'apprentissage, qui peut être une voie d'excellence.
La remise en cause de cet apprentissage junior est en parfaite contradiction avec les messages envoyés par le Président de la République qui visent, quand il est avec Mme Angela Merkel, à faire la promotion de l'apprentissage. Nous sommes allés, à quelques députés, en Allemagne, il y a à peu près trois semaines ou un mois. Puisque nous avons évoqué le système dual, l'orientation précoce existe et les résultats sont, en Allemagne, plutôt positifs. Alors pourquoi cette remise en cause ? Vous évoquez les directives européennes, mais faire un préapprentissage à quatorze ou quinze ans ce n'est pas accéder à un emploi ou à un travail. C'est accéder à un apprentissage en alternance dans l'entreprise et à l'école, et rien ne nous empêche, quand on est à l'école, de continuer à acquérir le socle commun des connaissances.
Vous revenez donc sur ce dispositif par idéologie pure et parce que vous y étiez probablement hostiles lorsque la loi Cherpion a été débattue et votée. Je trouve que c'est vraiment un mauvais signal envoyé à l'apprentissage. Nous avons tous, dans nos circonscriptions respectives, des exemples d'entreprises qui sont capables de former des jeunes de quatorze ans, de quinze ans. Ce seuil de quatorze ans n'a pas de sens. Certains jeunes de quatorze ans sont extrêmement mûrs pour l'apprentissage et pas d'autres. Laissons la liberté d'appréciation aux familles, aux enfants, aux enseignants, aux chefs d'entreprise.