Intervention de Olivier Berthe

Réunion du 22 mai 2013 à 16h30
Commission des affaires européennes

Olivier Berthe, président des Restaurants du coeur :

Le combat pour sauver l'aide alimentaire a connu deux phases : en 2011, la mobilisation du Gouvernement comme des parlementaires nationaux et européens a permis de premiers votes positifs ; les prises de positions successives, et surtout le vote d'hier, montrent de grands progrès. Nos messages ont été entendus. Nous voulons donc vous adresser un très grand merci pour votre combat, d'autant qu'il a fallu des alliances de tendances politiques différentes pour en arriver à ces succès. L'aide alimentaire européenne joue un grand rôle dans la sécurité alimentaire, et un rôle de cohésion sociale : sans cela, nous risquerions la catastrophe – d'autres pourraient prendre cette place, et ils ne seraient pas forcément aussi bien intentionnés.

Dès aujourd'hui, il faut le dire, l'aide européenne ne représente qu'un quart à un tiers des distributions, et sans doute moins même aujourd'hui, car ces chiffres datent quelque peu.

Pour compenser la baisse des subventions, nous voulons explorer deux pistes. La première, c'est la lutte contre le gaspillage : il est insupportable qu'un cinquième ou un quart de ce qui est produit finisse à la poubelle. Il faut notamment s'attaquer aux absurdités législatives qui freinent le développement de la « ramasse » – on paye une taxe sur les produits donnés, mais pas lorsqu'ils sont jetés... La seconde piste consiste – même si le FEAD sort de la PAC – à faire appel à la solidarité du monde agricole – il y est prêt. Aujourd'hui, un don financier donne droit à une réduction fiscale, mais pas un don en produits : les réductions fiscales ne sont pas à la mode, je le sais bien, mais nous allons néanmoins proposer des dispositifs pour encourager les dons en nature, les dons agricoles, car c'est le principal réservoir d'aide alimentaire pour nos associations. Un euro de dépense fiscale engendre une aide de 5 à 8 euros, grâce au bénévolat et à l'effet levier du monde associatif : on devrait insister plus sur les économies faites en subventions que sur le montant des dépenses fiscales. Nous voulons donc mobiliser non seulement le monde agricole, mais aussi l'industrie agro-alimentaire et même le monde de la logistique.

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