Intervention de Didier Piard

Réunion du 22 mai 2013 à 16h30
Commission des affaires européennes

Didier Piard, directeur de l'action sociale de la Croix-Rouge française :

On mesure mal les contours de la précarité : aujourd'hui, une étude réalisée avec les étudiants de l'ESSEC l'a montré, 75 % de ceux qui viennent chercher de l'aide alimentaire veulent certes mieux manger, plus équilibré, mais peuvent surtout grâce à cela se maintenir dans leur habitat, payer leur énergie… Ces questions sont très liées. Aujourd'hui, le taux d'effort pour le logement et l'énergie est insoutenable : les grandes entreprises doivent financer des biens et des services non seulement pour les pauvres, mais aussi pour les personnes modestes, celles qui se maintiennent tant bien que mal aux limites du seuil de pauvreté – grâce notamment à l'aide alimentaire.

Malheureusement, nous ne pouvons pas dire aujourd'hui que nous luttons contre la précarité et la pauvreté ; nous essayons plutôt de freiner leur progression. Nous nous adressons à des publics très divers, occasionnels ou pérennes. Beaucoup ont honte et rasent les murs, d'autres viennent pour parler. Il ne faudrait donc pas limiter la question de l'aide alimentaire à celle de la nutrition.

Sur le gaspillage, nous avons pris part à un groupe de travail qui a donné lieu à un rapport rendu au Gouvernement. J'ai pour ma part participé au travail sur les indicateurs : il est important de mesurer, d'évaluer les moyens mis en oeuvre. Nous avons fixé des indicateurs et des cadres. Il faudra être vigilant sur l'engagement réel de toutes les parties prenantes - entreprises, associations, ménages… Nous avons aussi préconisé la création d'un observatoire indépendant à même de suivre et d'évaluer le gaspillage.

La « ramasse » – un tiers de nos denrées aujourd'hui – est très importante non seulement pour lutter contre le gaspillage, mais aussi pour compenser certains manques, notamment en produits frais. Elle permet aussi de changer les relations qu'entretiennent les entreprises et les associations.

Nos organisations vont d'ailleurs devoir développer la logistique, les lieux de dépôt, …

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