Avec les nouvelles attributions du FEAD, il y a un risque de disparition pure et simple de l'aide alimentaire européenne dont les crédits ont déjà baissé de 30 % – alors que la baisse globale du budget n'est que de 8 % ! Et, dans le même temps, nous constatons une forte augmentation de la pauvreté : le nombre de personnes qui ont poussé la porte du Secours populaire a augmenté de 13,2 %. Le FEAD, le PEAD sont aussi des moteurs, qui aident à construire d'autres projets. Cette baisse de 30 %, ce sont des millions et des millions de repas en moins !
Le risque, c'est aussi que l'aide alimentaire ait du mal à exister au sein du FSE. Les associations sont très nombreuses en France. Elles interviennent non seulement pour l'aide alimentaire, mais aussi pour l'aide aux sans-abri, la fourniture de vêtements, de loisirs… Comment va-t-on répartir les fonds ?
Le risque, c'est de prendre du retard, encore du retard, et que pendant plusieurs mois, aucune structure ne prenne ces questions en charge. Aujourd'hui, c'est l'agence FranceAgriMer qui s'en occupe, mais qui prendra demain le relais ? Pendant six ou sept mois, nous ne saurons tout simplement pas comment faire. M. Le Foll nous a dit qu'il allait prendre ses responsabilités, mais comment ?
Je suis très inquiet : il y a vraiment urgence. Dans nos distributions, ça gronde. Je n'ai jamais vu autant d'aigreur et si peu d'espoir. Quand on leur demande de se mobiliser, de nous aider, ces personnes ne réagissent pas, ou alors avec colère. Manger, c'est comme respirer : c'est obligatoire. Sans nos associations, certains ne mangeraient pas, n'auraient rien à donner à leurs enfants !
Tout le monde doit se mobiliser au plus vite. Et je parle de 2014, pas de 2020 ! Si on veut faire reculer la pauvreté, il ne faut pas diminuer les subventions données à ce qui marche.