Pire, elle est devenue le lieu de reproduction des inégalités sociales et spatiales.
L'école de la République est donc en panne. Elle remplit mal sa mission de transmission du savoir. Elle ne parvient pas à lutter contre l'échec scolaire. Les statistiques sont inquiétantes : année après année, l'école laisse trop de jeunes sur le bord du chemin, désarmés face aux défis de notre temps et ne disposant même pas des bases de connaissances minimales en lecture ou en écriture. Le constat est là, implacablement attristant, implacablement réaliste.
Même si nous pourrions disserter longuement sur les erreurs commises ces dernières années, sur cette gestion trop comptable et coupable de l'éducation, le moment est venu, nous semble-t-il, de redonner des bases solides à notre système éducatif. C'est l'objet même de la refondation.
Refonder, ce n'est pas du verbiage, comme j'ai pu l'entendre sur certains bancs de l'opposition. Refonder, c'est au contraire rappeler haut et fort que l'école est une priorité de la nation et qu'il convient de reconstruire des bases qui se sont, peu à peu, délitées.
Aussi, le projet de loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République était devenu nécessaire, indispensable. Il se devait surtout d'être ambitieux.
Monsieur le ministre, votre texte, amendé par le Parlement, répond à cette formidable attente et à ce besoin impérieux. Il affiche surtout un dessein pour l'avenir qui reprend les bases et les fondations républicaines de l'éducation, comme l'exprimait très bien Jean Zay à cette tribune. Selon lui, l'enseignement devait consister à former le caractère par la discipline de l'esprit et le développement des vertus intellectuelles, à apprendre à bien conduire sa raison, à garder toujours éveillé l'esprit critique, à démêler le vrai du faux, à douter sainement, à observer, à comprendre autant qu'à connaître, à librement épanouir sa liberté.