…et par une stigmatisation de leur travail, tout en les privant de formation professionnelle du fait de la fermeture des IUFM. L'ancienne majorité a mis à mal notre éducation nationale.
Ainsi, malgré l'engagement des équipes éducatives au quotidien, des dizaines de milliers de jeunes n'ont pu disposer du droit à la réussite scolaire que doit leur assurer la République, voire ont quitté le système éducatif sans diplôme.
Vu l'ampleur des dégâts, il était effectivement urgent d'ouvrir en grand le chantier de la refondation de l'école – de la maternelle à l'université.
Il était temps de rompre avec les réductions de moyens pour libérer tous les potentiels des enfants vivant en France.
Cette refondation a soulevé d'immenses attentes. Pour y répondre, il était nécessaire de conjuguer l'orientation et la programmation au sein d'un même texte de loi : vous l'avez fait, monsieur le ministre. Nous nous sommes particulièrement réjouis de la décision de créer sur cinq ans 60 000 postes d'enseignants.
Il faudra poursuivre cet effort pour obtenir, comme la loi le prévoit, plus de maîtres que de classes, pour remplacer tous les absents ou pour ouvrir de nouvelles classes.
Par ailleurs, dans le cadre de la politique familiale, 75 000 places d'accueil en maternelle pour les moins de trois ans ont été annoncées. Avec seulement 16 postes prévus pour ces élèves en Seine-Saint-Denis à la prochaine rentrée, va-t-on vraiment atteindre l'objectif fixé ? Je l'espère.
Le projet de loi acte la nécessité de revenir à une formation professionnelle par la création des écoles supérieures du professorat et de l'éducation, ce dont nous nous félicitons.
Cependant, nous restons au milieu du gué, en raison de l'absence d'un véritable prérecrutement, aussi bien dans ce projet de loi que dans celui sur l'enseignement supérieur et la recherche.
Par ailleurs, nous regrettons que nos amendements sur l'allocation d'autonomie pour les étudiants et les actions à mener contre la précarité des personnels n'aient pas été retenus, comme nous regrettons que la logique du socle commun demeure, malgré – chose positive – l'élargissement de son contenu obtenu au Sénat.
Nous demeurons pour notre part persuadés qu'il faut maintenir l'objectif d'assurer à tous les enfants une culture commune de haut niveau. Nous réitérons notre souhait de voir la scolarité obligatoire élargie de trois à dix-huit ans, d'autant que l'obligation de scolarisation à trois ans est conforme à la volonté affirmée du Gouvernement de considérer l'école maternelle comme une école à part entière.
Depuis la première lecture, le projet qui nous est soumis a évolué positivement concernant notamment le rapport entre l'État et les régions, en ce qu'il permet de conserver le caractère national de notre éducation et n'ouvre pas la porte à des inégalités supplémentaires entre territoires en matière de formation professionnelle.
Toutefois, beaucoup reste à faire pour revaloriser l'enseignement professionnel et technologique, d'autant que le projet de loi relatif à l'enseignement supérieur et à la recherche n'est pas allé au terme des possibilités quant à l'accueil des jeunes de ces filières dans les STS et les IUT et quant à leur parcours dans l'enseignement supérieur.
On le voit, au-delà de l'enseignement de premier degré, qui est, à juste titre, le coeur de cette loi de refondation, il va nous falloir, monsieur le ministre, madame la ministre déléguée, chers collègues, poursuivre et élargir le chantier ouvert, car les collèges et les lycées ont eux aussi besoin que l'on se penche sur leur avenir.
Je me félicite de la qualité de notre débat, mais beaucoup de travail demeure à accomplir si l'on veut répondre pleinement aux attentes et aux besoins du pays et de ses enfants.
Lors de l'examen de ce texte, nous nous sommes efforcés de répondre pleinement aux attentes de la communauté éducative, et certaines de nos propositions ont été prises en compte. C'est pourquoi, après nos collègues du Sénat, nous voterons ce projet de loi afin de capitaliser les acquis du débat et d'appeler à de nouvelles mobilisations destinées à poursuivre la refondation de l'école