Si je vous ai bien comprise, madame la ministre, il ne s'agit pas pour vous d'imposer une femme à tout prix mais d'enclencher un processus qui permette aux femmes d'entrer dans le jeu.
On le sait, cette volonté se heurte à des résistances. D'où l'opportunité, à vos yeux, de la démarche engagée par l'Assemblée nationale, qui vient appuyer votre souhait.
La satisfaction du premier objectif de cette résolution – favoriser la diversité des nominations – peut s'opérer parfois au détriment du second – améliorer la représentation des femmes. La récente nomination du directeur du Louvre en est un exemple éclairant.
Deux candidats étaient en lice : Jean-Luc Martinez, pur produit de la méritocratie, d'origine espagnole et de milieu modeste, est un historien de l'art talentueux, agrégé d'histoire, archéologue et conservateur en chef du Patrimoine ; Sylvie Ramond, brillante directrice du musée des beaux-arts de Lyon, historienne de l'art et professeure à l'École normale supérieure pouvait se prévaloir d'une plus grande expérience professionnelle.
C'est finalement Jean-Luc Martinez qui a été choisi par le Président de la République. Certains prétendent, madame la ministre, que la directrice du musée des beaux-arts de Lyon aurait pu être pénalisée par votre volonté, ouvertement affichée, de privilégier une candidature féminine. Un comble !