Il est inutile d'invoquer le principe de parité si on ne l'applique pas. La meilleure manière de susciter des recrutements paritaires est de constituer des commissions de sélection paritaires. Il faudrait aussi qu'elles soient composées à la fois de professionnels du secteur, de personnalités qualifiées ainsi que d'usagers. Ces institutions sont des institutions publiques, aussi est-il indispensable d'inclure le public ainsi que les habitants du lieu à leur gestion.
Par ailleurs, il est essentiel que des critères de sélection soient établis. Parmi ceux-ci, la sélection des dirigeants sur des projets d'établissements est essentielle. Il est en effet indispensable que les dirigeants des grandes institutions culturelles soient sélectionnés en fonction de projets établis dans un esprit de coopération avec les partenaires. Ces projets permettent aussi d'établir une forme de contrat avec les dirigeants qui peuvent ensuite être évalués sur ces projets afin qu'ils rendent des comptes aux acteurs de ces institutions – partenaires, collectivités, usagers...
Enfin, une telle résolution aurait dû aborder d'autres éléments, demandés notamment en 2012 par le Conseil national du Syndeac – le syndicat national des entreprises artistiques et culturelles –, comme l'encadrement des rémunérations des dirigeants ou encore l'interdiction du cumul des mandats.
On peut aussi citer l'absence de réflexion sur la mobilité des directeurs recrutés. En effet, on peut se demander s'il est normal que le directeur de la plus grosse Scène nationale de France soit resté vingt-trois ans à la tête de l'établissement… Comme le dit François Deschamps, « au-delà de la pluralité des directeurs et directrices en France, se pose aussi la question de la pluralité des lignes artistiques. »
Malgré ces quelques oublis, nous soutiendrons cette proposition de résolution.