Intervention de Ary Chalus

Séance en hémicycle du 5 juin 2013 à 15h00
Recrutement à la tête des grandes institutions culturelles — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAry Chalus :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, rendons à César ce qui appartient à César : je veux remercier la commission des affaires culturelles, plus particulièrement notre collègue, le président Patrick Bloche, de son initiative avec cette proposition de résolution tendant à améliorer le processus de recrutement à la tête des institutions culturelles.

Cette initiative permet de mettre un coup de projecteur sur les modalités de désignation des responsables de grands équipements culturels, comme les grandes bibliothèques, les musées constitués sous forme d'établissements publics, les grands centres nationaux ou encore les théâtres, les opéras etc. Quelles sont ces modalités ?

Au niveau de l'État, les nominations sont faites par l'exécutif, en général sur proposition du ministre de la culture et de la communication.

Quand l'institution est cofinancée par les collectivités territoriales, le ministère doit en outre trouver un accord avec la collectivité qui pèse le plus, en général le maire ou le président de l'agglomération.

Quand la structure est gérée par une association, c'est, en théorie, le conseil d'administration qui procède officiellement à la désignation.

Il est évident qu'à côté de ces règles, la constitution de jurys, une présélection par dossier, des auditions où la subjectivité du jugement peut prédominer sur la qualité du projet, justifient pleinement les interrogations posées par la présente proposition de résolution, car, comme souvent, c'est celui qui finance qui est le décideur final.

Plus de transparence, plus d'égalité, plus de pluralisme, tels sont les priorités affichées par le texte qui met en exergue un véritable problème, une anomalie durable : l'absence de diversité dans le secteur public de la culture, et en particulier sur le principe d'égalité entre les femmes et les hommes. Comment, aujourd'hui, ne pas être contrarié par le fait que plus de 80 % des postes dirigeants de l'administration culturelle en 2012 se trouvent occupés par des hommes ?

À l'heure où notre pays, de façon assez unanime, se rassemble en faveur de l'égalité femmes hommes, où Najat Vallaud-Belkacem fait de nombreux efforts, dont le dernier en date concerne la mobilisation du Conseil supérieur de l'égalité professionnelle, il n'est pas normal que si peu de femmes dirigent nos grandes institutions culturelles.

En politique, la parité a été un long combat et il a fallu le caractère coercitif pour l'imposer.

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