Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, les grandes institutions culturelles font la richesse de notre patrimoine matériel et immatériel et participent au rayonnement de la France. Certaines ont traversé les siècles comme le palais Garnier ou la Bibliothèque nationale de France, suscitant parfois des polémiques à l'instar de la construction de la bibliothèque François Mitterrand sur le site de Tolbiac, d'autres sont nées avec le siècle nouveau, comme le musée du quai Branly. Lieux de mémoire, de création et d'innovation, elles protègent et présentent le patrimoine français aussi bien que celui des autres nations, car la culture n'est ni une mémoire morte ni un repli sur soi. La création de telles institutions témoigne de notre ambition collective d'honorer les arts, la culture et les enseignements artistiques tout en portant un message universel dépassant leurs contempteurs ou leurs laudateurs.
Le projet de résolution dont nous débattons propose de mieux organiser le recrutement des hommes et des femmes qui ont la responsabilité de diriger ces institutions. En vérité, je devrais ne parler que des hommes, car nous avons constaté ce matin encore que la place des femmes à leur tête compte pour à peine 20 %. Le portrait-robot de ces responsables dessine un homme blanc de plus de cinquante ans, certes talentueux, passionné bien sûr, cultivé forcément. Peu de femmes accèdent aux mêmes responsabilités. Pourtant, des femmes talentueuses, passionnées et cultivés, notre pays en compte autant que d'hommes – et peut-être même plus !