Les analyses stratégiques du Livre blanc évoluent par rapport à celles retenues en 2008, sans toutefois rompre avec elles. Quasiment tous les membres de la commission sont en accord avec ces orientations. L'enjeu porte davantage sur leur traduction en loi de programmation militaire (LPM). Vous annoncez un budget de 31,4 milliards d'euros chaque année. Hors le Livre blanc table sur une enveloppe de 179 milliards d'euros sur la période 2014-2019, auxquels s'ajoutent de l'ordre de cinq milliards de ressources extra budgétaires, soit un total de 184 milliards d'euros. Ce montant, ramené au nombre d'annuités, correspond à un budget moyen de 30,6 milliards d'euros. Comment expliquez-vous cet écart ?
Le Livre blanc prévoit également des réductions d'effectifs, portant notamment sur la disparition d'une brigade interarmes, partiellement compensée seulement par le renforcement des forces spéciales. Les forces opérationnelles diminueront de 88 000 à 66 000 hommes, la France parvenant à un ratio d'un militaire opérationnel pour 1 000 habitants. Cela pourrait devenir problématique si l'on en juge par les déclarations du général Bertrand Ract Madoux, selon lesquelles descendre sous le seuil actuel, c'est accepter de sacrifier des missions de sécurité assurées aujourd'hui au profit des Français.