Je suis réservé quant aux analyses stratégiques du Livre blanc. Pourquoi l'ambassadeur de Russie n'a-t-il pas été auditionné ? Ce pays n'apparaît qu'en page 34. De même, il n'existe pas de réflexion sur les conflits désormais à l'oeuvre entre sunnites et chiites. Il n'en existe guère non plus sur l'Iran, la position française étant tout simplement calquées sur celle des États-Unis d'Amérique.
Certaines formulations relatives à la dissuasion nucléaire suscitent mon inquiétude. Le Livre blanc parle d'un « outil crédible » pour les prochaines années. Cela n'ouvre-t-il pas la voie à une diminution de l'effort de recherche dans ce domaine ?
Dans le contexte du coup de poignard porté à l'industrie française par l'achat sur étagère de drones américains, le Livre blanc semble épouser une approche de nos alliances rappelant l'organisation du Pacte de Varsovie. Il évoque en effet vers la page 20, une forme de « spécialisation » des pays, ce que le général de Gaulle avait refusé. Si cela était suivi, il nous faudrait abandonner des compétences.
Enfin, la sensibilité aux approvisionnements extérieurs n'est mentionnée qu'à la fin de la page 129 et en haut de la page 130, et encore ne porte-t-elle que les seuls métaux rares.