Cet amendement est surréaliste : comment peut-on interdire à un parlementaire de commencer à exercer une profession ou d'espérer s'accomplir dans une activité qui n'est pas, par nature, répréhensible ? Je ne vois pas en quoi le fait de devenir parlementaire devrait empêcher l'exercice d'une activité professionnelle nouvelle. Par exemple, un député peut parfaitement décider de devenir clown ! (Rires.)
S'agissant de la profession d'avocat, il est compréhensible que l'on n'accepte pas qu'un député qui n'était pas avocat auparavant le devienne du simple fait qu'il a exercé un mandat parlementaire. Mais l'exercice de la profession d'avocat par un parlementaire n'est pas automatiquement source de difficultés. Il conviendrait de définir les choses très précisément, car il existe des avocats de toutes sortes : des pénalistes, des civilistes, des fiscalistes – sans doute est-ce cette spécialité qui pose davantage problème – et même des avocats à la télévision. D'une manière générale, le simple fait pour un parlementaire d'exercer une activité qu'il n'exerçait pas avant le début de son mandat ne devrait pas être un élément incriminant. Cessons de nous détester nous-mêmes : nous créons dans l'opinion publique l'idée que nous, parlementaires, sommes les premiers suspects à nos propres yeux !
Quant à la notion de « conseil », elle est très difficile à définir. Que recouvre-t-elle aujourd'hui ? Les conseils juridiques ont été supprimés. La fonction de conseil est intégrée dans l'activité de nombreuses professions, notamment des avocats, des notaires et des huissiers de justice. En réalité, il serait beaucoup plus utile d'instaurer une incompatibilité entre le mandat parlementaire et l'activité de consultant. Les consultants exercent souvent une fonction de conseil et peuvent disposer d'un véritable pouvoir.