Intervention de Stéphane le Foll

Séance en hémicycle du 11 juin 2013 à 21h30
Questions au ministre de l'agriculture de l'agroalimentaire et de la forêt

Stéphane le Foll, ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt :

Monsieur le député, je vois dès la première question qu'il s'agit d'aborder avec objectivité l'avenir de l'agriculture. Je crois que sur tous ces bancs, on partage mon objectif de donner toute sa chance à l'agriculture française.

Vous avez évoqué la réforme de la politique agricole commune. Il se peut en effet que la négociation qui a lieu dans le cadre du trilogue soit bouclée lors du Conseil de l'agriculture qui se tiendra à Luxembourg du 24 au 26 juin, peut-être jusqu'au 27 juin.

L'objectif de la France est clair depuis le départ. D'abord, le Président de la République a négocié un budget pour la PAC. Vous avez oublié de souligner que ce budget est pratiquement équivalent à celui de la période précédente, alors que beaucoup de gouvernements, en particulier ceux de votre sensibilité, souhaitaient le réduire de manière drastique. La France a défendu ce budget. Elle l'a fait pour l'agriculture française, mais aussi pour l'agriculture à l'échelle européenne.

Les enjeux sont assez simples : il s'agit de revenir sur des choix qui avaient été faits, en particulier au moment du bilan de santé et en 2003, sur le fameux découplage des aides. L'objectif est d'assurer un équilibre entre la distribution des aides au secteur des céréales, aux secteurs des autres productions végétales et surtout au secteur de l'élevage, qui souffre aujourd'hui. D'où le débat sur le couplage des aides, d'où la question de la prime sur les premiers hectares et d'où aussi l'ensemble des questions posées, dans le cadre de l'OCM unique, par un certain nombre de rapports au Parlement. Il faut donner un cadre de régulation nouveau à l'agriculture à l'échelle européenne. Voilà l'objectif. Il a toujours été transparent : à chaque fois que je me suis exprimé, y compris devant les différentes commissions, j'ai donné les éléments du débat. Il se trouve qu'aujourd'hui, nous sommes dans un trilogue Commission, Conseil et Parlement européen, en application d'un traité négocié il y a quelques années, mais nous sommes sur le point de parvenir à un accord.

J'en reviens à l'objectif : oui à la compétitivité, mais pour une agriculture capable de la gérer avec sa diversité. Vous semblez réduire la compétitivité uniquement à une question de coût, mais la compétitivité de l'agriculture, c'est aussi sa capacité à développer l'ensemble de ses potentiels, y compris ce qui est hors coût : quels sont les choix qualitatifs à faire, les enjeux à porter ? Si je regarde ce qui a été fait pendant dix ans, je constate qu'on n'en a pas beaucoup parlé. C'est tout le débat sur l'agroécologie, sur la capacité de la France à combiner l'économie et l'écologie. C'est une belle perspective et nous recherchons une position de leadership pour la France dans ce domaine.

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