Intervention de Stéphane le Foll

Séance en hémicycle du 11 juin 2013 à 21h30
Questions au ministre de l'agriculture de l'agroalimentaire et de la forêt

Stéphane le Foll, ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt :

Monsieur le député, je voudrais d'abord vous dire, à propos de la banane, que la France a obtenu le déblocage d'une enveloppe de 40 millions d'euros que tout le monde disait perdue. Ces fonds compensent les conséquences de l'accord commercial conclu par l'Union européenne d'une part, la Colombie et le Pérou d'autre part. Sur ces 40 millions d'euros prévus à l'échelle européenne, 18 millions seront consacrés au soutien de la banane des Antilles. Nous avons obtenu cela pour consolider une filière historique, traditionnelle, et exportatrice.

Je voudrais vous faire part d'un constat, concernant la Martinique et la Guadeloupe – le cas de la Réunion est un peu différent. La part de la production locale dans la consommation est en train de diminuer : cela pose quand même problème ! Cela pose la question de la diversification de la production locale. La loi que nous préparons actuellement, et que nous ferons ensemble, doit avoir pour objectif de reconquérir les marchés locaux de ces territoires. Il ne s'agit pas de faire en sorte que 100 % des produits consommés soient produits localement, ce qui serait ridicule, mais d'arrêter la spirale de la régression du taux de couverture des marchés locaux.

À partir de là, il sera possible de poser la question que vous avez évoquée : faut-il modifier un peu la répartition des aides prévues au titre des POSEI pour favoriser la diversification ? Comme vous, je suis convaincu qu'il faut maintenir les cultures traditionnelles, qui assurent de l'emploi et sont créatrices de valeur par l'exportation. Il faut faire en sorte qu'elles soient viables et compétitives. Les producteurs des Antilles ont fait le choix de la banane durable. Si ce choix est affiché, affirmé, travaillé, il sera un outil de segmentation et de valorisation de cette production.

Nous devons être d'accord sur un point : nous ne pouvons pas accepter de voir régresser la part de la production locale sur le marché local. Nous devons redresser ce ratio, et pour cela, il faudra que les arbitrages sur les aides encouragent cette diversification, à condition que les producteurs s'organisent et que les filières se structurent. À ces conditions, nous pourrons discuter de la répartition des aides. Je propose – comme vous l'avez fait vous-même – d'organiser une table ronde spécifiquement consacrée à ce sujet.

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