Intervention de Bruno Nestor Azerot

Séance en hémicycle du 11 juin 2013 à 21h30
Questions au ministre de l'agriculture de l'agroalimentaire et de la forêt

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Nestor Azerot :

Monsieur le président, monsieur le ministre, je vais vous donner lecture de la question de M. Chassaigne.

Alors que les 230 salariés de Spanghero manifestent une nouvelle fois aujourd'hui, nous mesurons l'ampleur des conséquences du laisser-faire en matière de commercialisation des denrées alimentaires.

Nous le savons, les producteurs subissent toujours une concurrence déloyale des pays tiers, tandis que les consommateurs ne sont pas informés de façon obligatoire et rigoureuse de l'origine des produits qu'ils achètent, en particulier pour les produits transformés. Depuis l'affaire de la viande de cheval, beaucoup a été dit sur les dérives des marchés de la viande en Europe, mais rien ne change vraiment, et l'opacité des filières d'approvisionnement de produits transformés demeure. Ainsi, monsieur le ministre, sur les boîtes de raviolis ou de lasagnes vendues dans les grandes surfaces, rien ne change. On ne connaît toujours pas l'origine de la viande transformée. Nous pourrions faire le même constat pour la poêlée de légumes surgelée, ou les boîtes de conserve.

J'ai déjà eu l'occasion de le dire, j'ai déposé une proposition de loi en ce sens. Une première mesure, essentielle, consisterait à rendre obligatoire l'indication de l'origine des produits que l'on consomme, ainsi que le lieu de l'emballage. Dans leur majorité, les organisations de producteurs des différentes filières en France se sont exprimées publiquement sur cette exigence : elles y sont favorables. Les associations de consommateurs ne cessent de le réclamer.

Le Président de la République lui-même a déclaré lors de sa visite au salon de l'agriculture qu'il voulait qu' « à terme, il y ait un étiquetage obligatoire sur les viandes qui sont insérées, introduites dans des produits cuisinés » afin que « le consommateur puisse être informé de la provenance des produits qu'il consomme et notamment des viandes », mais en restant bien vague sur les délais de mise en oeuvre de cette mesure, se référant notamment aux discussions en cours au niveau européen.

Il faut porter une mesure concrète d'étiquetage obligatoire de l'origine pour tous les produits agricoles et alimentaires. Mais alors que nous allons débattre prochainement d'un projet de loi sur la consommation, cette mesure de bon sens en est exclue. Monsieur le ministre, la question de mon collègue André Chassaigne est donc simple : entendez-vous enfin mettre à l'ordre du jour de notre assemblée l'obligation de l'indication d'origine pour tous les produits alimentaires ?

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