Intervention de Gwenegan Bui

Séance en hémicycle du 11 juin 2013 à 21h30
Questions au ministre de l'agriculture de l'agroalimentaire et de la forêt

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGwenegan Bui :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, j'associe à ma question ma collègue Chantal Guittet.

La filière porcine est aujourd'hui dans l'oeil du cyclone : l'absence probable de repreneur de Gad et de ses 1 700 salariés en est la démonstration la plus douloureuse. Pas un maillon de la chaîne n'est épargné.

Cette crise est le fruit d'un faisceau de responsabilités passées : accumulation de réglementations françaises plus exigeantes que la réglementation européenne, absence d'investissements dans les entreprises comme dans les exploitations, conflits entre les acteurs de la filière. S'ajoute à ces couches de difficultés une contrainte supplémentaire, plus lourde : la concurrence exacerbée de notre voisin allemand, qui n'hésite pas, depuis 2007, à détourner les directives européennes à son avantage pour faire du dumping social. L'Allemagne fait travailler des salariés venus de l'Est pour des salaires de misère situés entre 4 et 7 euros de l'heure. Comment peut-on lutter ? C'est impossible. C'est le coup de trop pour la filière.

L'immobilisme d'hier crée la crise d'aujourd'hui car nous devons gérer dans l'urgence cette difficulté. Baisse du nombre de porcs produits, risque pesant sur les abattoirs, menace pour l'emploi : c'est toute une filière qu'il faut repenser.

Vous avez engagé des premières initiatives. Le développement de la méthanisation en est une, mais l'efficacité de la proposition réside dans la rapidité de son exécution. Or nous sommes en attente.

Les réflexions sur les procédures d'enregistrement et l'élaboration d'un plan d'avenir de la filière porcine pour retrouver notre rang sont d'excellentes initiatives avec l'objectif ambitieux de retrouver un niveau de production équivalent à 25 millions de porcs sur le territoire national. Ce chiffre n'est pas un blanc-seing donné à la profession ; il correspond à la volonté de faire mieux, une telle production devant aussi prendre en compte la nécessaire protection environnementale. Mais comment ferons-nous pour atteindre cet objectif si nous détruisions les outils de transformation entre-temps ?

Monsieur le ministre, vos objectifs sont ambitieux et nous les soutenons. Mais il y a urgence à mettre en oeuvre vos propositions : urgence pour les enregistrements pour les élevages porcins, urgence pour la méthanisation, urgence contre le dumping social allemand qui saigne nos industries, urgence pour le cahier des charges « viande porcine française », urgence à redonner confiance aux producteurs, urgence pour sauver les emplois de Gad.

Pouvez-vous nous préciser le calendrier retenu pour la mise en oeuvre opérationnelle de vos propositions ?

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