Intervention de Stéphane le Foll

Séance en hémicycle du 11 juin 2013 à 21h30
Questions au ministre de l'agriculture de l'agroalimentaire et de la forêt

Stéphane le Foll, ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt :

Oui, madame la députée, il faut planter des sapins ! Pas que des sapins d'ailleurs, des arbres en général !

C'est vrai, la France accuse un retard au niveau de sa filière bois-forêt. Le déficit de notre balance commerciale se situe entre 6 et 7 milliards d'euros. Nous exportons des grumes et des billes de bois ; nous importons des meubles, ou même des bois sciés de l'autre côté de la frontière. Ce faisant, nous perdons sur deux plans : sur la valeur ajoutée de la transformation et sur la valorisation des coproduits de cette transformation, en particulier l'énergie liée aux sciures de bois.

Il faut faire revenir la transformation et élaborer une stratégie de plantation, de renouvellement de la forêt. Plusieurs rapports m'ont été remis – je viens de recevoir celui de Jean-Yves Caullet – et une ligne directrice se dessine. Nous allons préparer un projet de loi sur la forêt, qui comprendra notamment des mesures fiscales, la création – je vous l'annonce ce soir – d'un fonds stratégique qui regroupera l'ensemble des moyens pour financer la structuration de la forêt française, et des modifications législatives permettant la réouverture d'un certain nombre de débouchés. Je pense notamment à la réglementation sur les feuillus : il est tout de même insensé qu'elle ne permette pas en France, où existent de vastes forêts de hêtres, ce qui est possible en Allemagne !

S'agissant des zones pentues de montagne que vous avez évoquées, où le coût de la récolte est plus élevé, il convient de se poser la question des plantations réalisées il y a quelques années pour éviter les risques d'érosion. Cela suppose une stratégie spécifique. Un plan sur la gestion des risques avait été mis en place par Michel Barnier ; il faudra trouver le moyen de le réactiver afin de renouveler ces forêts, extrêmement utiles et, de surcroît, potentiellement productives – il s'agit en sorte de faire d'une pierre deux coups. C'est là un objectif dont nous pourrons discuter dans le cadre du plan bois et de la loi d'avenir sur la forêt.

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