Le monde du travail, et du travail industriel en particulier, a été un lieu de rencontre et de construction d'une histoire partagée par des immigrés venus d'horizons très différents, notamment grâce au syndicalisme. Aujourd'hui, dans le Rhône, beaucoup d'anciennes usines textiles sont devenues des friches : nous pourrions en faire des lieux de mémoire. Souvent, les opérations de rénovation urbaine ont aussi arasé les mémoires : nous voudrions pourtant, nous aussi, avoir nos quartiers historiques. L'histoire de l'immigration a souvent été difficile, mais nous ne voulons pas l'oublier.
Il est effectivement indispensable de lutter contre le cantonnement et la relégation, pour redonner de l'autorité aux anciens, et pour apprendre aux plus jeunes à être fiers du parcours de leurs aînés. Le travail des centres sociaux est essentiel, mais c'est un travail de proximité. Il serait bon que la télévision comme la parole politique traitent aussi de l'immigration, en s'adressant à tous.