Madame la députée Auroi, vous avez interrogé le ministre de l'agriculture, dont je vous prie d'excuser l'absence, sur les moyens mis en oeuvre pour lutter contre les campagnols terrestres dans les prairies herbagères de nos massifs.
Un rapport remis à la fin de l'année 2010 par le Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux a réaffirmé la nécessité de mettre en oeuvre les principes de la lutte raisonnée contre le campagnol terrestre.
Dès l'apparition des premiers foyers, des méthodes de lutte directe, comme le piégeage ou l'emploi d'appâts, doivent être combinées avec d'autres, complémentaires, telles que la protection des prédateurs naturels des campagnols et de leur habitat, ou des mesures d'aménagement du territoire, comme la plantation de haies. Seule la combinaison de ces mesures sera gage d'efficacité ; du reste, celle-ci efficacité est mesurable et les résultats sont tangibles, puisque nous l'avons évaluée en région Franche-Comté où un contrat de lutte raisonnée y a été mis en place en 2005. Celui-ci formalise, pour une durée de cinq ans, l'engagement d'agriculteurs auprès de la Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles. Ils sont invités à poursuivre les opérations de lutte en combinant et en articulant l'ensemble des mesures que je viens d'exposer.
Un projet d'arrêté interministériel est toujours en cours de discussion, qui s'appuie, précisément, sur cette expérience.
L'objectif est bien d'harmoniser la lutte contre le fléau des campagnols sur l'ensemble du territoire national, d'abord en privilégiant – c'est vraiment la priorité – la mise en place de mesures préventives et ensuite en obligeant à une lutte coercitive pour réduire au maximum les effets sur la faune sauvage qui ne serait pas visée par ces mesures coercitives.
Lorsque le nouveau dispositif national sera mis en place, une mission sera de nouveau confiée au Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux, pour évaluer précisément l'efficacité de ces mesures et formuler des propositions d'évolutions. Cette mission pourra être mise en place en Auvergne, comme vous en faites la demande. Le préfet la mettra en oeuvre, sous réserve, bien évidemment, d'un accord interministériel, le ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt travaillant en lien étroit avec celui de l'écologie.
Vous le voyez, madame la députée, le Gouvernement a pris la mesure de ce fléau et entend concilier la protection des cultures et celle des espèces qui ne sont pas la cible de cette lutte.