Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, je veux tout d'abord remercier le Gouvernement de nous avoir conviés aujourd'hui à une bien sympathique partie de cartes, en l'occurrence à une partie de mistigri. Vous rappelez-vous les règles de ce jeu ? Il s'agit de « refiler » à tout prix à son voisin le valet de pique, car qui a cette carte en sa possession à la fin de la partie a perdu.
Eh bien, mes chers collègues, avec l'affaire Cahuzac, c'est exactement ce qu'a fait le Gouvernement. Il s'est retrouvé avec le mistigri du mensonge et de l'évasion fiscale et a tout fait ensuite pour nous le « refiler ».
Vous n'ignorez pas que le mistigri a pour autre nom le pouilleux : eh bien, je vous le dis très nettement, mon impression est qu'aujourd'hui les pouilleux ne sont autres que nous, les députés.
Quelle est en effet la situation ? Un ministre de la République avoue avoir fraudé le fisc en plaçant son argent sur des comptes à l'étranger, un ministre de la République trahit la confiance du chef de l'État, un ministre de la République ment à la représentation nationale, et que croyez-vous qu'il arriva ? Une démission du ministre de tutelle, des excuses du chef du Gouvernement à la représentation nationale ? Pas du tout.