Pour ceux qui douteraient encore de cette nécessité d'agir sans tergiverser, l'actualité électorale du week-end a apporté une réponse sans appel à Villeneuve-sur-Lot. Au-delà de l'expression d'une légitime impatience des Françaises et des Français devant la persistance de la crise – qui avait d'ailleurs caractérisé les précédentes élections partielles – et de la difficulté inhérente aux scrutins intermédiaires pour toute majorité, la sanction électorale qui a frappé la majorité, mais qui n'a pas non plus épargné l'opposition, est ici particulièrement lourde.
C'est précisément parce que l'ombre de Jérôme Cahuzac a plané sur ce scrutin qu'il convient d'en tirer toutes les conséquences.
En refusant de voter pour les candidats de la majorité parlementaire, voire en reportant leurs suffrages sur un candidat extrémiste, celui du Front national, les électrices et les électeurs de la majorité présidentielle ont clairement signifié que la réponse apportée au séisme éthique de l'affaire Cahuzac n'était pas, jusqu'ici, à la hauteur de leurs attentes légitimes.
Lorsque la participation baisse d'un scrutin à l'autre, tandis que les suffrages blancs ou nuls doublent et que le score des extrêmes explose, c'est qu'il y a un message, un message que nous devons entendre. Si nous n'entendons pas celui-là, nous n'en entendrons jamais aucun.
Cet échec est lourd et il est collectif. C'est collectivement que nous le surmonterons et que nous lui apporterons des réponses adaptées.
Je tiens à saluer le texte du Gouvernement, qui constitue incontestablement la base la plus audacieuse jamais proposée par un pouvoir en place sur ces questions de transparence et de lutte contre les conflits d'intérêts.