Apparemment partagé par l'ensemble des acteurs votre diagnostic nous permettra de débattre sereinement et de poser clairement les questions en jeu.
Pour la gauche au pouvoir, la question des retraites est essentielle et nous n'avons pas l'intention de faire descendre les gens dans la rue. Nous souhaitons en effet réformer notre système de retraite pour le rendre plus juste et plus équitable tout en le sauvegardant, tant il a fait la richesse de nos générations depuis 1940, et non pour cliver les différentes composantes de la population. Nous souhaitons en outre préserver un système par répartition auquel nos concitoyens sont attachés, puisqu'il leur permet d'envisager sereinement leur avenir personnel – en leur garantissant le bénéfice d'un niveau de vie décent à l'âge de la retraite – tout en étant fondé sur la solidarité intergénérationnelle.
Personne ne nie les difficultés actuelles, d'ailleurs approfondies par la crise, que nous serons en mesure de dépasser à terme si l'activité économique évolue de manière positive. Il n'empêche qu'il nous faudra prendre un certain nombre de mesures – ce qui ne signifie pas pour autant qu'il faille jeter le bébé avec l'eau du bain ! Car même en période de crise, le système de répartition doit être conservé. Dans les années 1940, après la crise financière de 1929, le monde a choisi ce système de manière quasi unanime sur la planète. Auparavant, en effet, le système par capitalisation n'avait pas permis de garantir un niveau de vie décent aux générations futures. Et contrairement à ce que vous avez soutenu, Monsieur le président du COR, le débat relatif au choix entre répartition et capitalisation, loin d'être dépassé, est de nouveau à l'ordre du jour du fait de nos difficultés actuelles. Il nous faudra par conséquent veiller attentivement à ce que la finance ne puisse s'engouffrer dans le système.
Quant au débat relatif aux secteurs public et privé, en dressant les Français les uns contre les autres, il tend à masquer une proposition que l'UMP serait susceptible de formuler et qui risquerait de provoquer du sang et des larmes dans la réforme des retraites. Quel serait l'impact financier d'un alignement complet du régime du secteur public sur celui du secteur privé ?
Enfin, quant à la durée et au nombre d'années de cotisations, si l'espérance de vie augmente, en revanche, l'espérance de vie en bonne santé a diminué depuis deux ans, d'après l'INSEE : qu'en pensez-vous ?