Je me félicite que nous conservions une stratégie fondée sur la répartition. La clause de rendez-vous prévue en 2013 par la réforme de 2010, soit très peu de temps après celle-ci, laissait en effet craindre que l'on accorde une place prépondérante à la capitalisation à titre de complément du système de répartition.
Cette réforme mal engagée s'étant avérée insatisfaisante, il nous faut y revenir aujourd'hui. Or, par-delà la possibilité de faire varier différents paramètres pour couvrir nos besoins de financement, le recours à un autre mode de fonctionnement pourrait présenter un certain intérêt à très long terme, d'ici à 2060 : ainsi le mécanisme des comptes notionnels – compatible avec un système par répartition – permet-il aux assurés de bénéficier de comptes individualisés et d'un pilotage automatique du système, mais aussi de prendre en compte certaines périodes d'inactivité – sachant que le système actuel demeure encore inégalitaire, en particulier pour les personnes percevant de bas salaires ainsi que pour les femmes. Serait-il possible de s'orienter à long terme vers un système de ce type – même si certains des pays qui l'utilisent semblent faire marche arrière ? L'Italie, notamment, a fixé l'âge de départ des femmes à 60 ans et celui des hommes à 65 ans, alors qu'elle laissait jusqu'à présent à chacun la possibilité de prendre sa retraite entre 57 et 65 ans.