Vous avez affirmé que si l'emploi des seniors augmentait, il piétinait cependant aujourd'hui. Or, l'allongement de la durée de cotisation au vu du niveau d'éducation des jeunes générations ne résoudra pas le problème. Lorsqu'on compare la France aux pays étrangers, notamment de l'OCDE, on s'aperçoit néanmoins que nous n'avons pas à nous jeter la pierre et que certains pays tels que la Suède, le Royaume Uni et les Pays-Bas ont en fait créé de toutes pièces un système de préretraite fondé sur un taux d'invalidité élevé n'existant pas dans notre pays. De plus, l'exemple allemand devrait aujourd'hui nous inquiéter puisque les retraités allemands les plus précaires se voient contraints de compléter leur retraite par des mini-jobs : ils seraient aujourd'hui 760 000 – dont 120 000 auraient plus de 75 ans. Cette dérive à l'américaine s'observe également au Portugal. Le prix à payer pour cette précarité est que l'espérance de vie de cette population a diminué en Allemagne entre 2001 et 2010 de 77 à 75 ans et dans les Länder de l'Est, de 78 à 74 ans. Ce n'est certainement pas le modèle que nous souhaitons suivre. Peut-on indéfiniment continuer à augmenter le nombre de trimestres d'activité en allant vers une réforme donnant un droit à taux plein à plus de 70 ans ?
Quant à la pénibilité, l'échec de la loi de 2010 est clair aujourd'hui au vu des résultats de la Caisse nationale d'assurance vieillesse. Quelle mesure de compensation pourriez-vous nous proposer afin d'améliorer le système ?