Je vous remercie pour ces nouveaux rapports, fondés, comme les précédents, sur une équation inchangée : la durée multipliée par le nombre de cotisants et par le montant de la cotisation doit être égale au montant de la pension multiplié par le nombre de bénéficiaires. Il en va ainsi depuis des années. C'est pourquoi les réponses que vous fournissez dans vos deux rapports n'ont pas changé non plus.
Nous disposons en effet de trois variables d'ajustement : la durée d'activité, les cotisations et le niveau des pensions. Or, si l'on augmente les cotisations, on risque de porter atteinte au pouvoir d'achat, et par conséquent à la compétitivité de nos entreprises. La baisse des pensions entraînera quant à elle un profond sentiment d'injustice chez des retraités ayant cotisé toute leur vie. Enfin, quant à la durée, je ne vois pas comment l'on éviterait de s'orienter vers un système unique prenant en compte une seule variable – celle de la pénibilité. Un tel choix procurerait un sentiment d'égalité et permettrait de résoudre un certain nombre de problèmes liés aux petites retraites – et en particulier aux retraites agricoles. Dans la mesure où nous considérons le système par répartition, auquel je suis moi-même très attaché, comme l'alpha et l'oméga des retraites, je ne vois guère d'autre solution.
Les fonctionnaires ont pour leur part accès à un système par capitalisation – appelé Préfon. Pourquoi ne pas étendre ce système à l'ensemble de la population, ce qui nous permettrait peut-être d'équilibrer les choses plus facilement ?