Il ne faudrait pas que la tendance au rapprochement des 42 ans de cotisations pour tous dissimule des injustices, notamment pour les personnes ayant commencé à travailler tôt, soit principalement des ouvriers ayant exercé des métiers pénibles. Ces populations ont une espérance de vie inférieure de six années à celle du reste de la population et perçoivent de surcroît de faibles retraites. Il me paraît donc important de maintenir la règle du maximum de 166 trimestres pour pouvoir bénéficier de la retraite à 60 ans dans le dispositif des carrières longues : qu'en pensez-vous ?
Concernant les injustices hommes-femmes, les retraités ayant eu trois enfants bénéficient d'une majoration de 10 % de leur retraite – quel que soit leur secteur d'activité et le niveau de leur rémunération. Ce système bénéficie donc davantage aux cadres et aux retraités des niveaux les plus élevés, et en particulier aux hommes. Le montant moyen de la retraite perçu par les femmes s'élève à 879 euros, contre 1 657 euros pour les hommes, soit 88 euros de bonification pour les femmes et 166 euros pour les hommes. De même, les femmes ayant bénéficié d'indemnités journalières lors de congés de maternité ou de congés parentaux, ou n'ayant travaillé qu'à temps partiel ou encore ayant perçu des prestations familiales pour élever leurs enfants, n'ont pas cotisé pendant ces périodes, même si ces trimestres sont validés. Dès lors, l'assiette de leurs cotisations étant plus faible, le montant de leur retraite l'est également. Ne conviendrait-il pas d'apporter des corrections à ces inégalités ?