Concernant l'allongement de la durée de cotisation et la solidarité entre les cotisants, il est vrai que la durée de vie s'allonge mais pas de la même manière pour tous : de fait, deux tiers des salariés ne sont plus en activité au-delà de 56 ans, non parce qu'ils ne veulent plus cotiser ou travailler mais parce qu'ils sont licenciés. Il est vrai que l'allongement de la durée de cotisation pourrait contribuer à régler le problème de financement de notre système de retraite, dans la mesure où ces salariés seraient pensionnés plus tardivement et percevraient des pensions plus faibles. Il est cependant très hypocrite et injuste de faire financer les pensions par ceux qui partent plus tard à la retraite et qui bénéficient en outre de pensions moins élevées sans avoir pu en faire le choix.
Il ne me semblerait pas scandaleux d'envisager que les retraités les plus aisés contribuent à la solidarité vis-à-vis des plus jeunes, aujourd'hui au chômage, et qui, lorsqu'ils commencent à exercer un emploi, le font beaucoup plus tardivement, avec des contrats précaires et une moindre indemnisation et qui parviendront aussi à l'âge de la retraite beaucoup plus tardivement que leurs aînés.
Quant à la solidarité entre les hommes et les femmes, si ces dernières bénéficient d'un niveau de retraite moins élevé, c'est surtout parce qu'elles élèvent les enfants des hommes qui, de ce fait, peuvent travailler plus longtemps, bénéficier de carrières professionnelles plus intéressantes et cotiser davantage.