Contrairement à l'espérance de vie, la notion d'espérance de vie en bonne santé, qui fait d'ailleurs l'objet ce mois-ci d'une publication dans le magazine Sciences et vie, est en train de s'amoindrir en raison de la progression des maladies cardiovasculaires et des cancers, ainsi que des problèmes fonctionnels portant atteinte à l'autonomie des personnes. Ainsi l'espérance de vie des femmes s'élève-t-elle à 81 ans, mais leur espérance de vie en bonne santé, à seulement 69 ans. Chez les hommes, la première s'élève à 73 ans, mais la seconde, à 64 ans seulement. À cela s'ajoute une inégalité socioprofessionnelle puisque l'espérance de vie des cadres est supérieure de quatre ans à celle des ouvriers, mais que l'espérance de vie en bonne santé des premiers est supérieure de neuf ans à celle des seconds.
Cette évolution sanitaire ne change rien au problème du financement de notre régime de retraite mais il conviendra néanmoins d'en tenir compte, car on ne saurait indéfiniment repousser l'âge légal ni l'âge effectif de départ à la retraite.