Depuis le Livre blanc sur les retraites commandé par Michel Rocard en 1990, trois actualisations ont eu lieu et douze rapports du COR ont été publiés. On observe cependant un sentiment assez légitime d'incertitude sur l'avenir des retraites. Notre travail doit donc consister à fixer le niveau de vie que nous souhaitons garantir aux retraités d'aujourd'hui et de demain.
Dans vos rapports, vous faites état de l'amélioration générale du niveau des pensions et du niveau de vie des retraités. Or, si ce réel progrès est tout à fait heureux, ce niveau moyen ne doit cependant pas dissimuler la situation de ceux qui perçoivent les pensions les plus basses. Vous relevez par exemple que 10 % des retraités perçoivent une pension inférieure ou égale à 521 euros, qui constitue de surcroît leur seule ressource. Il serait donc intéressant de connaître le nombre de retraités pauvres concernés et de disposer d'une estimation du coût que représenterait l'application de mesures de rattrapage en leur faveur – l'enjeu étant de garantir à chaque retraité un niveau de pension lui permettant de vivre dignement. Tel est l'objectif que nous poursuivons dans le cadre de notre réforme et la condition essentielle de sa réussite.