Le droit international ne l'interdit pas et je pourrai vous faire parvenir le texte de la décision de l'Union européenne concernant l'embargo et les livraisons d'armes.
Quant au Mali, il me semble que les forces françaises ont atteint plusieurs objectifs durant leurs cinq mois de présence : le territoire a été sécurisé, les djihadistes ont quasiment disparu, une vie normale a repris en dépit d'un grand nombre de réfugiés et de déplacés. Mais l'objectif final, et je vous trouve contradictoire en cela, doit être la démocratie, dont l'élection présidentielle est un des éléments. Je suis d'avis qu'un report de la date de l'élection nuirait à la sérénité du climat et hypothéquerait les chances de réconciliation. La France maintient durant cette période, en complément de la montée en charge de la MINUSMA, environ trois mille personnels militaires afin de garantir la stabilité pour que l'élection se déroule dans les meilleures conditions. Le statut des forces françaises et des casques bleus, fixé par la résolution 2100, est clair : les casques bleus assurent la stabilisation et les forces françaises assurent, en liaison avec la force de l'ONU, la lutte contre le terrorisme. L'objectif final est que l'armée malienne reprenne l'ensemble de ses responsabilités mais il faut encore pour cela former plusieurs bataillons.
Il peut certes exister au sein de certains groupes liés aux forces maliennes, qui ne participent pas à la formation EUTM, la tentation de régler des comptes avec les populations touarègues, elles-mêmes divisées, mais le rôle de la France est de veiller à la poursuite du dialogue entre les parties afin de parvenir à des compromis, ce à quoi notre ambassadeur travaille sans relâche.