La question de M. Lamour est tout à fait opportune. L'organisation institutionnelle en Asie du sud-est est composée, d'une part, de l'Association des nations de l'Asie du sud-est (ASEAN) et, d'autre part, de l'ADMM plus (ASEAN Defence Ministers Meeting) qui associe aux dix ministres de l'ASEAN les ministres de la défense de huit autres pays. J'ai décidé de me rendre chaque année au Shangri La Dialogue auquel sont notamment conviés les États-Unis car la France est, avec la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie, une puissance de cette zone. Notre pays ne fait pas partie de l'ADMM plus. Le processus de candidature implique une longue période probatoire que n'a, par exemple, pas pu franchir le Canada. La France, qui a participé à de nombreux exercices dans la région, ne présentera toutefois sa candidature que si les chances d'aboutir existent. Nous avons simplement fait savoir que nous y réfléchissions. Mais notre présence militaire dans la région, soit environ 3 000 hommes, ne sera globalement pas modifiée et restera active, comme elle l'a toujours été, ce dont témoigne son rôle de secours à l'occasion de catastrophes naturelles.
La prudence s'impose quant aux informations sur le gaz sarin. D'une part, nous pensons connaître les sites de stockage, réputés être sous le contrôle des forces gouvernementales syriennes, et, d'autre part, les échantillons en notre possession et celle des journalistes du Monde sont parvenus de zones distinctes, également réputées sous le contrôle des forces de Bachar el Assad. Je ne dispose en revanche pas d'éléments sur l'utilisation de gaz sarin par les rebelles.
Pour répondre à M. Molac, les Touaregs se sont longtemps sentis exclus de l'État malien et ont de ce fait cherché des protections à l'extérieur ou ont pu penser à l'indépendance ; la diplomatie semble la seule voie raisonnable et la France essaye d'aider à la réconciliation des principaux acteurs, notamment à l'occasion de la prochaine élection, dans le cadre de l'unité du Mali.