67 977 détenus pour 57 325 places de prison : voilà le triste record atteint par notre pays le 1er juin. Le taux de détention en France est dorénavant de 103 pour 100 000 habitants, record absolu depuis l'épuration en 1945.
Dimanche, un détenu de trente-sept ans, en détention provisoire depuis quelques mois, s'est suicidé à la maison d'arrêt de Nevers. Le taux de suicides dans nos prisons est désormais de 15,5 pour 10 000 détenus, soit deux fois supérieur à la moyenne européenne.
Depuis hier, des manifestations réunissant des centaines de surveillants de prison, manifestations ayant conduit au blocage de beaucoup d'établissements pénitentiaires – maisons d'arrêts ou prisons – témoignent de l'asphyxie de notre système pénitentiaire.
Tout cela concourt à rendre la situation de nos prisons explosive. Madame la ministre, cela ne peut plus durer. Les peines plancher, les peines minimales voulues par l'ancien Président de la République n'ont fait qu'empirer la situation.
Vous avez exprimé votre volonté de multiplier les mesures alternatives à l'emprisonnement, afin que la peine pénale garde tout son sens et toute sa valeur. Nous soutenons ces initiatives.
Il faut multiplier les travaux d'intérêt général. Le numerus clausus doit être une solution et non un pis-aller : il permet de hâter la sortie de prison de condamnés en fin de peine.
Par ailleurs, ne faut-il pas proposer une amnistie présidentielle à l'occasion de la fête nationale (Protestations sur les bancs du groupe UMP), comme c'était jadis l'usage, alors que l'été, saison explosive dans les prisons, approche ?
Madame la ministre, pouvez-vous préciser à la représentation nationale les contours de la politique carcérale du Gouvernement et les moyens qu'il entend y consacrer ? C'est une question d'humanité.